Origine de la naturopathie
Le mot « naturopathie » vient du latin « natura » qui signifie nature et du grec « pathos » qui désigne le ressenti, l’émotion. Naturopathie signifie donc guérir dans le sens où le veut la nature ou guérir en suivant les règles de la nature.
Guérir en suivant
les règles de la nature.
La naturopathie trouve son origine dans la Grèce antique avec Hippocrate, médecin qui a créé l’école de Cos, l’une des premières grandes écoles de médecine connue. Hippocrate est à l’origine de « la théorie des humeurs » qui est l’étude de l’importance et de l’altération des liquides du corps (les humeurs) et la faculté d’auto guérison du corps par la force vitale. Ainsi, la maladie ne constitue que l’expression d’un déséquilibre des liquides de l’organisme. La naturopathie vise à créer les conditions favorables pour que le corps puisse s’autoguérir.
La médecine hippocratique est basée sur plusieurs principes de santé :
Le causalisme : approche qui vise à chercher la cause du dérèglement organique provoquant le symptôme et pas seulement à soulager le dit symptôme.
Le vitalisme : philosophie qui conçoit que l’énergie vitale, c’est-à-dire l’« intelligence biologique » du corps de nature immatérielle, gère la matière et le corps pour permettre à ce dernier de se rééquilibrer spontanément et de s’autoguérir.
L’humorisme : science des humeurs, c’est-à-dire des liquides composant notre corps : liquide intra-cellulaire, liquide extra-cellulaire, lymphe et sang. Le corps humain est composé de 70 % de liquides. Tous les organes du corps relèvent de l’activité des humeurs. Une circulation fluide de ces liquides est synonyme de santé. A l’inverse, si ces liquides sont stagnants, les cellules ne sont plus correctement nourries, les toxines s’accumulent dans le corps ce qui fait le lit de pathologies.
L’hygiénisme : une hygiène de vie favorable basée sur les techniques naturelles de santé permet de créer les conditions d’auto guérison de l’organisme.
Histoire de la naturopathie à travers le monde
La naturopathie occidentale prend naissance aux Etats-Unis. L’origine américaine du terme naturopathie est nature’s path, mot créé par John H. SCHEEL en 1895, pour désigner la voie de la nature ; cela signifie que chacun peut préserver sa santé en respectant le chemin (path) que nous indique la nature.
Ce terme sera repris par Benedict LUST (1872-1945), un allemand qui crée en 1902 l’American School of Naturopathy à New York. Par la suite, il crée l’American Naturopathic Association en 1919 qui regroupe les naturopathes formés jusqu’alors. Y sont enseignées l’hydrothérapie, l’hypnose, l’herboristerie, la nutrition, la physiologie, la psychologie et bien d’autres techniques thérapeutiques.
D’autres écoles verront le jour aux Etats-Unis par la suite ; en 1920, on en dénombre 18. Aux Etats-Unis, le courant hygiéniste est très vivant grâce à Benedict LUST, Herbert SHELTON ou John KELLOGG.
En Europe, jusqu’à la première guerre mondiale, la médecine populaire est encore essentiellement basée sur les guérisseurs traditionnels.
A partir du XIXème siècle, la médecine se développe beaucoup grâce à la science : elle devient plus rationnelle et objective.
En France, c’est Pierre-Valentin MARCHESSEAU (1910-1994), biologiste, diplômé en philosophie, professeur d’éducation physique, qui est à l’origine de la naturopathie. Dans les années 60, il crée une école de naturopathie, la Faculté Libre de France. Ses enseignements sont basés sur le principe de l’hygiène vitale. Ses écrits mettent en avant le respect des règles de la vie saine en se basant sur des méthodes préventives grâce aux techniques naturelles de santé.
Les naturopathes contemporains comme Alain ROUSSEAUX, André ROUX, André PASSEBECQ, Daniel KIEFFER, Désiré MERIEN,…ont été formés ou influencés par Pierre-Valentin Marchesseau.
Les autres pays européens ont aussi leurs propres naturopathes de renom comme le Docteur Katherine KOUSMINE en Suisse, le Docteur SALMANOFF en Russie, Johanna BUDWIG ou Louis KUHNE en Allemagne.
La médecine
du futur
La médecine du futur sera une médecine « intégrée » où chacun aurait sa place et serait complémentaire par rapport à l’autre.
Trop souvent, on oppose une médecine à une autre, au lieu de se compléter et de renforcer ainsi leur action. La difficulté majeure est d’utiliser chacune d’elle à bon escient.
Idéalement, on devrait utiliser ces 3 médecines dans le sens suivant :
• Dès le plus jeune âge : la naturopathie, alors que le corps est encore sain et bénéficie de toute sa force vitale. Indispensable dans un cadre de prévention.
• Ensuite l’homéopathie, pour stimuler la force vitale.
• Et enfin à la vieillesse, l’allopathie pour traiter les lésions cellulaires. L’allopathie est souveraine dans les situations d’urgence dans lesquelles la vie est menacée ou lorsque l’individu ne possède plus une force vitale suffisante pour aller vers l’auto- guérison. Il n’y a pas d’autre alternative que la médecine allopathique; toutefois dans ce cas, la naturopathie a toute son utilité en accompagnement (améliorer le terrain, faciliter la digestion ou le sommeil,…) de l’intervention allopathique.